jeudi 13 septembre 2012

La Prospection à... Deauville !


En ce joli mois de mai, nous nous retrouvons ma chère collègue de toujours Nini et moi à devoir aider un autre collègue sur son secteur... Il travaille sur Caen et ses alentours...
Avait-il vraiment confiance en nous ? Toujours est-il que quand il a réparti les binômes et les secteurs, Nini et moi nous sommes retrouvées à devoir prospecter à Deauville !
Mis à part la plage, je peux vous confirmer aujourd’hui, qu’il n’y a rien à Deauville...  Ah si, j’oubliais les planches... mais ne vendant pas de vernis pour le bois, même les planches ne nous intéressaient pas !

Allez.... café, café, café... et hop c’est parti...
Le périph de Caen... on a bien dû en faire 2 tours complets avant de trouver la bonne sortie ! (eh... pas de GPS à l’époque...), et puis les cartes... oui bon... Il faut savoir les lire...  On a fini par y arriver à Deauville, c’est tout ce qui compte !



Le tour de la zone industrielle de Deauville fut... rapide... Tout ce que l’on trouvait trop petit au départ faisait TOUT A FAIT L’AFFAIRE au 2ème tour ! Il nous fallait mettre des noms, des adresses, sur la fiche de journée, nous n’avons pas fait les difficiles très longtemps !
C’est parti : La menuiserie Chibrolain, la serrurerie Tartempion, le dépôt de bouteilles de gaz Cassegrain, la carrosserie « au joyeux tunning »... Tous de bons prospects, ravis de voir deux charmantes jeunes femmes (à l’époque), ravis de les écouter, mais sûrs de ne jamais travailler avec leur collègue un jour ! Mais bon... au moins on avait des noms !
La zone fut épluchée en 1h30... Cet après midi, nous nous attaquerons au centre ville.
Le centre ville... c’est au bout de trois tours complets que nous décidons de faire comme pour le matin, et de visiter TOUT ce qui peut éventuellement devenir client (même petit), IL NOUS FAUT DES NOMS !!
Nous passons devant une agence... une agence de... oh la, je ne peux pas le dire... et si un jour j’avais besoin d’eux...
Par habitude de les visiter malgré tout, (au cas où l'exception confirmerait la règle...), je dis à Nini « oh non, pas eux ! », car en général, ils ne dépensent rien, leurs meubles sont vieillots... et c’est souvent une petite rombière en tailleur pied de poule, derrière un hygiaphone qui nous reçoit le sourire gercé, et le tout accompagné d’une voix à vous glacer le dos !
Nini me dit... si, si, on y va : des noms, des noms, il nous faut des noms !
On entre. Magnifique agence, comptoir neuf, personnel soigné, et souriant... Nini se retourne vers moi et son clin d’œil me dit « pauvre fille... j’avais encore raison ! ».
 Nous nous présentons, et demandons la personne qui s’occupe des achats de ...  La personne nous dit... « Derrière vous »...


On se retourne... non...  nous n’aurions pas du nous retourner...  Encore aujourd’hui, je me demande comment et pourquoi nos nerfs ont lâchés si vite... Nous avons littéralement explosé de rire... INCONTRÔLABLES !!! À la vue de ...
-          La rombière en tailleur pied de poule,
-          Derrière un hygiaphone,
-         Rouge à lèvre rose bonbon sur des lèvres figées faute de n’avoir jamais souri,
Et qui nous demande avec une voix sortie de la famille Adam’s :
-          C’est pourquoi ?
Nini s’est approchée, et entre 2 éclats de rire, a tenté de faire la présentation de l’entreprise... Moi, d’une grande lâcheté, j’étais accroupie sous l’hygiaphone, la tête dans ma sacoche faisant semblant de chercher des documents à lui donner, que je ne trouverais et ne lui présenterais jamais, puisque je ne savais même pas si je réussirais à me relever...
J’avais beau (comme je le fais souvent quand je pars dans un fou rire) penser à des choses hyper tristes... je n’y arrivais pas... rien ne me calmait...
Mon fou rire redoublait, et devenait de plus en plus bruyant, et la pauvre Nini qui se débattait pour pouvoir tenir une conversation, éclatait à nouveau de rire, à chaque fois qu’elle entendait mes gloussements !!!!
Et les larmes coulaient, coulaient, mes yeux me brûlaient tellement le mascara coulait... une horreur !!!
Nous aurions dû partir... Mais non, on s’accrochait, persuadées que l’on allait pouvoir se calmer à temps pour s’excuser, et donner une raison « honnête et valable » de notre comportement outrancier !
Mais c’est à la question de la rombière :
-          « je ne vois vraiment pas ce qui vous fait rire comme ça ! »
Que... notre fou rire est devenu réellement indécent... Devions-nous lui dire que c’était elle ???
Tout le monde nous regardait dans l’agence... l’horreur...
J’ai fini par me relever, entre 2 sanglots de rire, à m’excuser, à mentir sur le départ de ce fou rire, et c’est sans se concerter Nini et moi, que nous avons prononcé en même temps ce qui aurait pu ressembler à un « au revoir et excusez-nous », mais qui devait être tellement incompréhensible que l’on est sortie comme les 2 folles qu’ils avaient vu... S’en remettraient-ils ?
Nous, non, en l’occurrence, puisque nous avons encore hurlé de rire pendant 30 mn dans la voiture devant l’agence sans pouvoir nous parler, encore moins démarrer...

Dès que nous avons pu nous calmer... nous avons tenté de refaire quelques visites... La première... nous avons explosé de rire devant la porte... Donc non... plus possible pour aujourd’hui. Nous avons donc décidé de nous séparer... Nous ferions les visites seules, pensants bêtement que si on ne se voyait pas, aucun risque de repartir en fou rire...

Le 1er fut pour moi... un cabinet vétérinaire... J’entre, je me contiens, des choses tristes, des choses tristes, il faut que je pense à des choses tristes... La secrétaire est au téléphone, donc, j’attends.  Pas de bol pour moi, je me retourne... et... par les baies vitrées, j’aperçois Nini qui rit toute seule dans la voiture... Allez, c’est reparti... Du coup, je pars en courant du cabinet vétérinaire, monte dans la voiture, Nini me voyant arriver comme une flèche comprend que le fou rire est reparti...
La décision est prise... ON ARRÊTE DE POURRIR LE SECTEUR DE NOTRE COLLÈGUE !
On part donc vers la plage, on admire toutes ces vieilles maisons du bord de mer...

Encore de nombreux gloussements... Puis... nous décidons de remercier nos collègues pour cette merveilleuse journée.
C’est dans le 1er magasin de souvenir que nous achetons des cartes postales, et que nous commençons à écrire à nos collègues qui eux sont sûrement toujours en train de prospecter !

Ils nous diront plus tard avoir été ravis de notre attention, sauf un qui a dû expliquer longuement à sa femme que :
« Merci pour cette merveilleuse journée passée à Deauville » signé Nini et Célestine
N’était que de l’humour de commerciales ringardes et qui plus est MOCHES, et que non, il n’avait pas passé la journée à Deauville avec ces 2 nanas !  Désolé Franck !
Voilà... nous rentrons au point de ralliement... pour donner nos... NOMS ET ADRESSES DE PROSPECTION... Le chef sera là... On est mal...
On commence donc par raconter ce qui s’est passé... On met pas mal de temps, car le fou rire reprend... Tout le monde part en fou rire avec nous... Même le Chef ! Ouf... on est sauvées...

Les prospections suivantes, la décision est prise de nous séparer... sauf que... Re-fou rire avec Julien, re-fou rire avec Anne, re-fou rire avec Franck.... non, décidément... la vente... ça rend FOU !
Célestine
Mai 2004

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