jeudi 13 septembre 2012

La clé des champs...


Nous sommes au mois de juin... il fait bon, il fait chaud... La maison brille comme un sou neuf. J’ai fini de préparer mes tables, les couverts sont mis, la déco est magnifique, le repas attend tranquillement au frais... (Juste à côté du bon vin sorti pour l’occasion...), le grand « seau » de punch est prêt, l’apéro sera dans le jardin (comme d’hab), les petits fours attendent le four, et les toasts attendent la lame du couteau qui les rendra dévorables ! Les jeux d’après midi sont prêts, les équipes équitables... 35 personnes de notre belle et grande famille viendront partager ce dimanche à la maison...
TOUT EST PRÊT !
Mamy dans sa grande bonté nous propose de venir manger chez eux ce samedi soir, pour plus de facilité... Ok... salon de jardin, chaleur tiède du mois de juin, sourires et bonne humeur, grillades et vin rosé...
TOUT VA BIEN !
Les enfants ont quitté la table, on entend les rires, les fous rires, « la grande éclate habituelle » de mes 3 larrons...
TOUS TELLEMENT MIGNONS !
C’est vers 22h30 que Mamy propose d’allumer le salon de jardin car la nuit tombe... Mais non Mamy, pas la peine de sortir les lampes et les rallonges, on ne va pas te faire tout sortir, c’était déjà sympa de nous recevoir ce soir. Il est tard... demain, le grand jour, nous allons rentrer...
C’est à ce moment là que nous voyons Thomas débouler dans le salon de jardin, il s’installe à genoux ( ???)... entre son père et moi, et nous dit (à lire très vite comme quand il explique !!) :
-           « pardon, pardon, pardon, je l’ai pas fais exprès, d’habitude, on les retrouvait, mais là, il fait trop noir, ça fait une heure qu’on la cherche, on ne la trouve pas, et en plus ma porte est fermé... »
-          Oh, oh, oh... MAIS DE QUOI TU PARLES !!
Mon instinct de mère commence par me faire penser qu’il a perdu une de ses petites sœurs... Je vérifie... non, Charline et Mathilde sont là... Mon re-instinct de mère (ou mon habitude à ne rien vivre normalement), me dit... ON N’EST PAS COUCHÉ !
Nous relevons Thomas de sa pénitence, et lui demandons de parler doucement, et de nous expliquer calmement le problème.

Le problème (enfin le 1er...). Il jouait avec ses sœurs à lancer la clé de sa chambre les yeux fermés dans le jardin de Papy et Mamy... Puis tous allaient ensuite la chercher... Mon Indiana Jones de fils n’a pas arrêté la chasse aux trésors quand la nuit est tombée... et la clé ?
La conséquence du problème : il a bien entendu fermé sa chambre à clé avant de partir... Bon, pas trop grave, on a le canapé de la salle... oui, mais non, vous savez bien maintenant que ça ne peut pas s’arrêter aussi vite... DEMAIN, (j’ai oublié de vous le préciser...) DEMAIN... il fait sa communion ! L’aube est dans la chambre (fermée à clé !!)... non... si, si... Mais aussi, les pantalons, les chemises, les chaussures... tout ce qui pourrait le faire ressembler à un enfant sage...  (pas grave... je sors la machine à coudre, et il nous reste la nuit pour en réaliser une nouvelle !
Comme d’habitude Olive et moi donnons priorité non pas à la connerie faite, mais à la leçon qu’il devra en tirer...
Donc, on rit, de « bon » cœur, et on lui dit... tu te débrouilles pour la retrouver, sinon, ce n’est pas grave, tu iras faire ta communion demain comme tu es habillé aujourd’hui... (oui, bon, il est mal)... short (un peu crade), teeshirt (ayant déjà pas mal vécu) et sandales (en même temps, à st jacques de Compostelle, ils sont tous en sandales !).  

Ce que j’oublie de vous dire... c’est qu’Olive et moi ne nous sommes pas le moins du monde inquiétés car nous avons un double de cette fameuse clé... mais hors de question de lui dire ! Le connaissant, il fera de même avec le double !
Alors... c’est parti. Il retourne dans le jardin chercher. Mamy est horrifiée de la situation... QUOI une communion sans son aube ?! Voici donc Mamy partie dans la maison à la recherche de LUMIÈRE... oui, car ce soir, nous en aurons besoin, car mon fils aux idées lumineuses, n’est vraiment pas brillant sur ce coup là !
Elle revient les bras chargés de lampes, de rallonges (c’est fou ce qu’ils ont comme rallonges mes parents...)... Le jardin devient tout d’un coup éclairé comme en plein jour ! Certains voisins ont bien dû croire qu’une soucoupe volante était tombée dans le jardin !



Allez, c’est parti... La clé n’est pas dans les salades, pas dans les fraises, pas dans les plants de tomates, pas dans les radis, pas dans les choux, pas dans les haricots...
Papy s’énerve... hou là ! Oui... mais pas après ce petit couillon et sa clé ! Non m’sieurs dames ! Il s’énerve après nous car nous refusons d’aider Thomas à trouver sa clé !
Le ton monte... Il serait peut être temps de dire que nous avons un double... enfin, je ne sais pas... peut-être... oui, mais... Papy va pas être content de savoir que depuis le début on sait que l’on a un double... on fait quoi... on dit ? on dit pas ? on finit à 2h du mat dans le jardin ? Bon... allez... on dit... PPPFFFFfffff ... (vous ai-je avant précisé que Papy  ne supporte pas de voir un môme malheureux ? non... ben voilà... c'est ce qui va faire notre malheur... à NOUS !).
 
Je me lance... Papy... calme toi... on a un double...
 



 J’ai vu, je peux le dire aujourd’hui, le début de l’apocalypse !

Papy a viré du blanc au rouge... sa voix de ténor est montée d’une octave... Là j’avoue... j’ai eu peur... donc... j’ai fait comme les mômes... avant de m’en prendre une, j’ai pleuré pour amadouer ! Mais... rien n’y a fait... colère, colère, colère le papy...  Nous avons pris place dans le banc des accusés...
Accusés de :
-          Traumatiser votre enfant,
-          Non soutien de votre enfant,
-          Harcèlement psychologique sur votre enfant,
-          Éducation psycho rigide envers votre enfant...


Ouais Papa... quand Thomas pommera tes clés de voiture... surtout... cherche les avec lui, et ne vient pas m’en parler...
Bon... il est bientôt minuit... la scène ressemble à ça :

 



Je chiale, Mamy chiale, Thomas chiale, Charline chiale, Mathilde chiale...
Seuls les chiens sont contents de chercher quelque chose dans le jardin... (Clé, ils ne connaissent pas, mais ils cherchent, ils cherchent... ils sont tellement contents de chercher !!!)...







Allez... on rentre chez nous se coucher... Assez de larmes pour ce soir !

Bon... vu que l’on se retrouvera demain dans l’église, chacun fera pénitence.
C’est finalement ce qui s’est passé... A l’entrée de l’église, Papy a serré la main d’Olive, m'a fait un gros bisou en me serrant l’épaule (c’est comme ça qu’on dit "c’est fini" chez nous...), Mamy était fière de voir son 1er petit enfant en aube remonter l’église...

Oui... moi aussi... mais je me disais quand même en le regardant monter dans l’église avec sa « gueule d’ange » et son sérieux inhabituel... Demande-t-il pardon ? merci ? demande-t-il de devenir plus sage ? Ou pense-t-il tout simplement à ce merveilleux après-midi qu’il partagera avec ses cousins aussi turbulents que lui ????

Dieu seul le sait !
Célestine
Juin 2001

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